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interaction

alterité

By 8 septembre 2012No Comments

« Les autres » livre d’alice Ferney,
un structure en trois formes, avec une chronologie (une soirée) respectée mais répétée par trois fois.
– Part I : une succession de pensées intérieures dans un premiers temps, sous forme de chapitre court et autonome. Ce sont des bulles. L’histoire se développe en interne via la chronologie, on comprend l’histoire de manière fragmentaire.
– Part II : une continuité dialoguée éclatée, un peu comme lorsqu’on entend des conversations dans un restaurants, les voix se croisent, se superposent. il y a la même volonté ici, elle nous place au niveau d’un premier écoutant. Pourtant la chronologie se répète, nous revivons toute la soirée, on retrouve des moments pivots dont on se remémore la première fois où on les a lu. Les dialogues et les relations entres les personnes prennent une dimension nouvelle, nous y ajoutons se dont nous nous souvenons de leurs pensées intérieures. On peut y décerner les duplicités, les qui-proquo sincères.
La narration prend alors moins d’enjeux car nous savons à l’avance où cela va nous mener et l’on s’attache aux relations, aux rapports de forces entre personnages.
Part III : l’histoire se répète une nouvelle fois, on reprend depuis le début, mais on se situe dans un registre plus libre cette fois ci, celui du romancier, à la troisième personne. c’est plus vaste, elle cherche à atteindre une autre ampleur, elle nous raconte, on va du passé au présent, elle s’affranchi du déroulé chronologique que l’on suit de loin en loin, on retrouve des moments clés, des recoupements.
A l’issu du livre on ressent cette complexité et cette force des liens qui nous attachent aux autres, sans avoir eu une pensée énoncée clairement sur ce propos, c’est par le travail de la forme qu’elle à pu nous amener à cette perception.

J’aimerais voir un film où l’on retrouve ces dimensions, par moment on utilise les « flashback », « flashforward » etc. pour renvoyer des moments de temps, des pensées intérieures, mais je n’ai pas souvenir d’avoir vu un travail similaire aussi abouti dans le registre du cinéma. Je me dit aussi que cela pourrait être une piste viable, porteuse de sens concernant les projets « interactifs », liés à internet où l’on passent sur différents points de vue.
Là où alice Ferney réussi, ce n’est pas en multipliant les points de vue, mais en construisant un tout cohérent, ce qui est propre de l’auteur, metteur en scène.

 

CeneLeonardDeVinci

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