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mouvement

montage syncopée

By 26 avril 2009No Comments

« Villa Amalia » de benoit Jacquot
monteur : luc Barnier

Isabelle Huppert, le rôle principal, joue une grande pianiste et compositrice. A travers le montage, il y a une volonté de faire un travail de création qui explore et fait des analogies à la musique contemporaine. Cette musique demande une éducation de l’oreille, on se dégage de la mélodie, on va chercher les ruptures, les accords ne sont pas évidents, les gammes sont je pense diminuées. La partition dans l’ensemble est complexe, le sentiment que j’en ai eu a l’écoute est celui d’une tentative d’exprimer les désaccords interieurs, les obsessions.
Dans la structure générale on assiste a quelque chose de classique, on présente le personnage principal, on voit le « drame » et la conséquence qui en découle. Rapidement on laisse une grande place à la « nouvelle vie » via la thématique de l’ailleurs. Le récit est linéaire, pas de changement entre le passé et le présent, pas de complexité dans l’apparition ou la disparition des personnages. L’unité de lieu est respecté on passe d’un lieu à l’autre dans l’ordre.
Dans le montage des plans en revanche que ce soit :  un lieu, une scène, un personnage, les plans sont systématiquement coupé à la fin du mouvement, on ne laisse jamais la possibilité à l’œil de se poser de parcourir dans l’écran, on est loin d’un cinéma contemplatif. Ça donne donc quelque chose d’assez abrupt, qui laisse peu de place au parcours du spectateur, on le dirige, il y a là un rythme qui se crée et que l’on impose.Le montage des dialogues se veut lui plus classique : la caméra est sur la personne qui parle, quelques fois cependant il y a des ruptures pour ouvrir sur l’expression de celui qui écoute. Je n’ai pas vue là les possibilités d’un travail plus expérimental, comme l’on a pu le voir chez Godard par exemple, avec des ruptures franches, des voix que l’on ne voit pas à l’image, des travelling, la caméra qui se perd, etc….
Je n’ai pas compris l’intérêt de ce systématisme, c’est d’ailleurs le reproche global que je ferais le manque de disgression vis à vis d’une convention que l’on a établi, peu de liberté est laissé à l’expression de la vie, comme on peu le voir dans les film de casavetes, je pense notamment à « Shadows », film musical s’il en est.
A noter le travail sur le générique : un police, noir/blanc, minimal, mais un travail sur la composition dans l’espace et l’arythmie très réussi.

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